Des défis, des dangers, mais aussi des solutions identifiées ou en cours d’application : la pérennisation de la zone agricole située au sud d’Angers a été évoquée devant un public motivé, le 4 octobre.
« Quel avenir voyez-vous pour le Triangle vert en 2030, 2040…. ? » Les réponses furent optimistes avec des variantes selon les participants à la table-ronde réunis pour une soirée-débat le 4 octobre sur le thème « Le Triangle Vert, une terre d’abondance ? ».
Ils étaient cinq devant 130 personnes venues pour en savoir plus sur cette zone agricole, située entre Loire et Maine : Christelle Le Lan, adjointe à l’Environnement Durable, Dominique Bréjeon, Vice-Président d’Angers Loire Métropole en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation, Florence Denier-Pasquier, co-présidente de France Nature Environnement Anjou, Thibaut Chesneau, président de l’Association Pôle Végétal Loire Maine, et Yves-Henri Martin, président de l’association du Camp de César. Bruno Leclerc, de l’Assemblée Participative Citoyenne, organisatrice de l’événement, assurait l’animation.
Le Triangle vert représente 550 hectares, dont 60 en bio, 30 entreprises agricoles principalement en horticulture et maraichage, 800 salariés équivalents temps plein. Son histoire et ses enjeux socio-économiques, environnementaux et alimentaires, furent présentés en préambule par une remarquable vidéo réalisée par l’APC.
Ce secteur a bénéficié d’une Zone Agricole Protégée en 2018. Ses atouts sont connus : microclimat, qualité des sols, proximité du marché d’une grande ville, diversité des circuits de commercialisation, savoir-faire des professionnels, structures de formation, réseau communal d’irrigation en eau de Loire, réseau de gaz… Mais les contraintes, voire les périls occupèrent les 90 minute d’échanges destinés à dégager une vision de l’avenir.
« Le contexte est difficile, constate Thibaut Chesneau. Des entreprises horticoles ont disparu. L’inflation, le cout du chauffage, les choix de consommation des jeunes ménages ne sont pas favorables. Les friches horticoles sont un problème Mais des entreprises historiques sont reprises et des jeunes s’installent ».
Pour pérenniser les activités dans le Triangle vert, la maîtrise du foncier est un souci considérable. Les terres sont chères, trois à quatre fois plus que la moyenne nationale. S’il faut aussi réhabiliter des serres abandonnées, l’achat d’un hectare peut revenir à 70 000 euros. Un investissement hors de portée d’un jeune cherchant à s’installer.
Le vide juridique au niveau des solutions financières complique la réhabilitation des sites abandonnés. Christelle Le Lan regrette « qu’elles soient prévues pour les zones industrielles, pas pour les zones agricoles. Les communes peuvent intervenir financièrement comme nous l’avons fait en investissant dans le foncier, revendu depuis à Passeurs de terres, de la nouvelle ferme du Bois de Leppo. Racheter des terres n’est pas notre rôle. Mais cela montre qu’il est possible de s’installer ».
Dominique Brejeon estime que « les collectivités devraient connaitre ce qui se vend sur leur territoire et mettre les propriétaires en relation avec des porteurs de projets. Elles peuvent agir sur le plan de l’aménagement du territoire. On peut compter aussi sur la réglementation du Plan local d’urbanisme intercommunal. A l’horizon 2050, le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) sera "la ville dans la ville" ».
Florence Denier Pasquier est intervenue sur la question de l’eau et a dénoncé l’utilisation des pesticides pour leur impact sur la santé. « Je souhaiterais la création d’un système d’alerte quand les pesticides sont répandus. Cela entrainerait confiance et dialogue entre agriculteurs et riverains. Et pourquoi ne pas imaginer la création d’une Maison de l’alimentation durable au cœur de la zone de production agricole de Sainte Gemmes ? ».
Pour Thibaut Chesneau, « le monde agricole est sur la bonne voie. Nous plantons des kilomètres de haies. La ressource en eau est fondamentale. Sans elle, pas d’agriculture. Pour limiter sa consommation, nous changeons notre façon de cultiver avec le recours aux couverts végétaux, au goutte à goutte, à la micro aspersion, à la récupération d’eau de pluie… La création d’une réserve de substitution prévue près de l’Hermitage va dans ce sens ».
Yves-Henri Martin a insisté sur la nécessité d’aménager le territoire pour éviter des conflits d’usage. « Actuellement c’est un patchwork. Les installations se font en fonction des terres qui se libèrent. Il faut éviter le mitage et des utilisations à des fins non agricoles. Il est dommage que les terres mises en portefeuille par l’Agglo pour pallier les effets d’une rocade sud soient offertes à la vente et ne servent pas à l’organisation du territoire ».
Dans l’immédiat, le Triangle vert pourrait jouer un rôle important dans le PAT (Projet Alimentaire Territorial) d’Angers Loire métropole.
Ses objectifs :
- 40 % de la surface agricole en produits à labels environnementaux,
- une autosuffisance alimentaire de 13 % contre 6,5 % aujourd’hui
- 50 % d’alimentation durable en 2030.
Face au public, Christelle Le Lan, adjointe à l’Environnement Durable,
Dominique Bréjeon, Vice-Président d’Angers Loire Métropole en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation,
Florence Denier-Pasquier, co-présidente de France Nature Environnement Anjou,
Thibaut Chesneau, président de l’Association Pôle Végétal Loire Maine,
et Yves-Henri Martin, président de l’association du Camp de César.
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