Camp de César

Un projet fédérateur
pour  la Zone agricole protégée


La démarche du Camp de César s’inscrit dans le sens de l’histoire. Notre projet pour la ZAP et pour Sainte Gemmes-sur-Loire s’inscrit en rapport avec une agriculture nouvelle branchée en partie sur des circuits courts.

Il recoupe  celui  du  maire  de  Sainte  Gemmes  en  faveur  d’une  souveraineté alimentaire et une recherche de produits de qualité (certification bio ou HVE).


Les atouts du territoire


1. Le climat

Le  secteur  agricole  de  Sainte  Gemmes  bénéficie  d’un  microclimat  étudié  par  de grands géographes français (René Dion) qui l’ont qualifié de type provençal.


2. Le développement du bio

Cette évolution a été accélérée par les conséquences de la crise sanitaire de 2020 qui a amplifié des tendances de consommation de produits bio et de proximité, déjà décelés. Le cap des 1 000 fermes bio en Maine-et-Loire a été franchi en septembre 2020. Elles couvrent 11 % de la Surface agricole utile. La demande en produits bio reste supérieure à la production en Maine-et-Loire. A terme, les cantines d’Angers devront se fournir à 50 % en bio.

L’après Covid 19 est une opportunité pour la plaine agricole de Sainte Gemmes-sur-Loire où trois secteurs agricoles sont intéressants en conversion : l’arboriculture, la viticulture et les légumes. Des agriculteurs conventionnels commencent à cultiver une partie de leurs terres en bio (Ets Beaujean...). 


3. La proximité d’une agglomération 

La  proximité  des  zones  de  fort  habitat  de  l’agglomération  angevine  (300 000 habitants  dont  la  moitié  pour  la  commune  d’Angers)  crée  un  environnement favorable.  La  crise  sanitaire  a  renforcé  des  circuits  courts,  alimentés  par  des productions de qualité proches des zones urbanisées, notamment pour tout ce qui relève de la chaine alimentaire et aussi de l’horticulture. Des aides ou facilitations pourraient être apportées par Angers Loire métropole. La proximité de la ZAP avec les  quartiers  de  fort  habitat  de  l’agglomération  angevine  répond  en  termes de localisation géographique aux critères qui caractérisent les zones éligibles à la mise en place du concept de proximité.

Le succès des circuits courts est en partie dû à l’implication des grandes enseignes qui  se  sont  fait  un  partenaire  du  local.  La  crise  s’est  révélée  aussi  propice  aux innovations  des  producteurs :  e-commerce,  livraison  à  domicile,  commandes groupées, popularisation du drive. Les initiatives n’ont pas manqué sur Angers et dans l’agglomération en faveur des circuits courts, déjà en place ou improvisés à la hâte,  alimentés  par  des  productions  de  qualité  proches  des  zones  urbanisées, notamment pour tout ce qui relève de la chaine alimentaire et aussi de l’horticulture.

Ces productions de périphérie urbaine privilégient une main d’œuvre de proximité. Elles limitent ainsi l’incidence des trajets domicile travail dans la production de gaz à effet de serre.


4. Une agriculture qui sait s’adapter

La  profession  agricole  gemmoise  a  déjà  su  réagir  pour  évoluer,  s’adapter,  voire changer d’orientation au besoin. Jusqu’au début du 19ème siècle, l’agriculture était vivrière avec d’importantes surfaces en vigne. Au milieu du siècle, elle s’ouvre à l’extérieur :  chanvre  (pour  les  usines  Bessonneau,  essentiellement)  maraichage (pour les Halles de Paris). Dans la décennie 1920-1930, le chou-fleur fait la fortune de Sainte Gemmes, mais disparait dans l’après-guerre. Les agriculteurs se tournent alors vers le maraichage. En 1965, celui-ci est boosté » par la construction de serres. Mais les chocs pétroliers vont le remettre en cause. Des agriculteurs tentent le tabac. D’autres plantent des arbres fruitiers (pommiers....). 

Des  cultures  nouvelles  apparaissent:  rosiers,  bulbes,  tubercules  à  fleur  pour  les horticulteurs  angevins.  Vers  1982,  une  grande  demande  pour  le géranium  et  les plantes à massif, peu cultivés par les horticulteurs angevins, favorise la reconversion horticole  de  Sainte  Gemmes.  Mais  depuis  les  années  2009-2010,  son  déclin s’amorce en raison d’une demande en fort baisse des particuliers aux jardins de plus en plus exigus. . Il semble aujourd’hui condamné même si une petite demande de produits horticoles perdurera. 


5. Le Projet Alimentaire Territorial

La Zone Agricole Protégée peut être rapidement opérationnelle : espaces de plein champ,  zones  de  production  hors  sol,  réseau  d’irrigation  grâce  à  la  station  de pompage de l’eau de Loire et situation privilégiée au niveau de la confluence de la Maine avec le fleuve.

La Zone Agricole Protégée pourrait favoriser l’émergence  d’un pôle d’excellence du végétal,  l’implantation  d’entreprises  nouvelles  et  le  développement du  Projet Alimentaire Territorial (PAT) grâce au voisinage urbain. Ce dernier né en 2017 n’a pas encore été vraiment lancé par l’agglomération angevine. Il s’agit, selon la loi, de « rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs et à développer l'agriculture sur les territoires et la qualité de l'alimentation ». Le PAT développe des outils d’aide à la conversion. Ens’appuyant sur la ZAP, l’objectif serait de parvenir à une souveraineté alimentaire HVE circuit court pour Angers


Les points sensibles


1. Les professionnels en place

Les professionnels gemmois de l’horticulture et du maraichage ont su dans le passé fois unir leurs forces pour vendre autrement qu’avec des grossistes”. Pour faire face à la grande distribution, ils ont créé l’Union syndicale Ponts-de-Céaise qui deviendra la coopérative Fleuron d’Anjou. Celle-ci a racheté la CHMA (Coopérative horticole et maraîchère angevine), a fusionné avec les coopératives de Varennes-sur-Loire, et Saviprim”.

Deux types de production coexistent pour la première fois à Sainte Gemmes-sur-Loire :  une  agriculture  conventionnelle  (engrais,  arrosage)  et  une  agriculture paysanne et biologique au développement spectaculaire (vente en magasins...). 35 producteurs travaillent sur une petite surface agricole utile (600 hectares). 

Après la création de la Zone Agricole Protégée, les professionnels gemmois se sont constitués en « Pôle Végétal Loire Maine », mobilisé pour la gestion de la ZAP et son avenir.  L’Etat  a  promis  des  aides  exceptionnelles  aux  entreprises  de  France  en difficultés.  En  horticulture,  ces  aides  seront  conditionnées  à  l’organisation  de groupements  professionnels  engagés  dans  la  modification  ou  la  consolidation  de leurs  pratiques,  mais  aussi  décidés  à  changer  d’orientation  vers  de  nouvelles productions agricoles comme le maraichage bio.  Ces groupements devront aussi rechercher des performances en matière économique, environnementale et sociale.

L’association du Camp de César estime que les professionnels regroupés dans le « Pôle Végétal Loire Maine » pourraient se sentir fédérés par la mise en place d’une diversité  (fruits,  légumes,  vignes)  placée  sous  le  signe  du  bio.  Cette  diversité permettrait  à  plusieurs  propriétaires  de  vivre.  Les  agriculteurs  conventionnels seraient  les  mieux  armés  pour  se  lancer  les  premiers  dans  la  reconversion  des cultures car ils ont l’avantage de la technicité. La réussite de ces « pionniers » aurait un effet mobilisateur chez les autres exploitants.

Le Camp de César souhaite participer à ce changement de cap nécessaire.


2. La ressource en eau

Un réseau d’irrigation collectif est réalisé à partir de 1962 avec un pompage en Loire. L’arrivée de l’eau industrielle intéresse a fait augmenter le prix des terrains et orienté les maraichers vers la pépinière, plus rémunératrice. 

La ressource en eau va se limiter avec des épisodes estivaux de plus en plus chauds et  secs.  Le  maraichage  est  plus  consommateur  d’eau  que  l’horticulture  liée davantage au goutte à goutte. 

La notion du stockage hivernal dans des retenues d’eau est importante. La France stockerait 2,5 % de l’eau qui court en hiver contre 25% en Espagne. Mais elle suscite des  avis  très  controversés.  Malgré  l’évolution  des  modes  d’arrosage,  il  faudra sûrement prévoir la création de réserves d’eau à usage agricole dans des zones spécifiques. Les crues hivernales de la Loire qui vont se perdre aujourd’hui dans la mer  pourraient alimenter ces réserves (dans les boires....) pour le plus grand profit des  agriculteurs  lorsque  la  sécheresse  viendra.  Par  contre,  la  construction  de retenues d’eau sous forme de barrages ne parait pas réaliste. Un consensus doit pourvoir s’établir autour de ces projets. En 1972, Edgard Pisani, alors ministre de l’Aménagement du territoire, avait créé la station d’exhaure des Ponts-de-Cé pour pomper  l’eau  en  surplus  dans  le  Val  d’Authion  et  la  reverser  dans  la  Loire.  Ne pourrait-on pas imaginer une opération inverse ?

Il faudra peut-être également imaginer des cultures peu gourmandes en eau.

Un expert de la Loire pourrait expliquer les prévisions – pessimistes – des évolutions et tendances aux agriculteurs. 


Notre vision du projet


Il est important de redonner une vigueur à l’agriculture gemmoise et d’éviter qu’elle continue à péricliter. Sinon, la nature ayant horreur du vide, un scénario de type « Angers  sur  Loire  « (SDAU  de  1976)  pourrait  revenir,  aiguisé  par  des  appétits immobiliers. Une urbanisation se produira peut-être. Mais il ne faut pas qu’elle soit de ce type.


1. Des secteurs pour les cultures nouvelles

En complément des zones déjà exploitées par l’agriculture, il serait bon de définir des secteurs dédiés à la production vraiment biologique, voire à des jardins familiaux, au nord de la zone proche de la grande ville.  

Des espaces de production peuvent encore être aménagés : des friches horticoles existent au sein de la ZAP et au-delà, dans des secteurs restés classés en zone agricole dans le plan local d’urbanisme (partie de la commune située entre le chemin du Hutreau et la commune d’Angers, secteur entre la voie ferrée et la route Angers-Bouchemaine). Certaines serres ont reçu une utilisation pour le moins incompatibles avec la vocation agricole du secteur.

Sans doute faudra-t-il aussi revoir la distribution des parcelles pour optimiser l’outil de  production.  Un  mini  remembrement  permettrait  de  rassembler  les  surfaces détenues par l'Agglomération dans l’optique révolue de la réalisation de la rocade sud. Il faciliterait l’accueil de nouvelles entreprises agricoles (bio....) sur la commune.


2. Quels types de productions

Concernant le bio, il faut se garder d’une dérive  par rapport au cahier des charges du vrai bio car il existe aussi des bios radicaux et d’autres qui travaillent pour la grande distribution. 

Sur  le  plan  de  l’arboriculture,  quid  des  arbres  fruitiers  qui  demandent  encore beaucoup  de  traitements?  La  solution  devrait  être  trouvée  dans  le  cadre  de  la création d’une zone HVE (Haute Valeur Environnementale), préalable à la dévolution forte de la ZAP à l’agriculture et à l’arboriculture de type biologique.


3. Les travaux à mener

Il  faudra  déterminer  les  parcelles  et  surfaces  de  terre  concernées  par  le redéploiement agricole. 

Travail sur le cadastre.

Chiffrer au maximum tout ce qu’il est possible d’être chiffré (surfaces concernées, moyens financiers nécessaires pour devenir opérationnels, notamment communiquer pour  faire  venir  de  nouveaux  exploitants  d’autres  régions  de  France,  voire  pays européens.