Ça pousse en ville. Guillaume Avril est l’un des derniers agriculteurs d’Angers (Maine-et-Loire). Depuis 2023, dans la ferme de la Plaine Saint-Laud, il propose aux Angevins de récolter leurs fruits et légumes. Au pied du quartier de la Roseraie, la proximité avec la ville est sa meilleure alliée.


Lorsqu’il relève le nez de ses choux qui parsèment encore les champs en cette saison, Guillaume Avril a une vue sur les maisons autour de lui. C’est dans l’un des quartiers les plus peuplés d’Angers (Maine-et-Loire), celui de la Roseraie, qu’il exploite la ferme de la Plaine Saint-Laud. Au bout de la rue François-Mauriac, elle est l’une des dernières exploitations agricoles de la ville. Un écrin de verdure qui crée du lien. Ici, les cueilleurs sont les Angevins.

« L’expansion est passée de mode »

Avec l’association la Cueillette de la Plaine Saint-Laud, Guillaume Avril a repris l’exploitation en 2023. Au pied de la ville mais entourée de 10 hectares de friches, elle est implantée dans un espace idéal. « Les terrains autour sont une zone protégée où rien ne peut être construit, ça permet de préserver la biodiversité, ce qui profite à la ferme. » Si la ville d’Angers ne cesse de grossir, d’accueillir désormais plus de 157 000 habitants, Guillaume Avril n’a « aucune peur » pour l’avenir de ses terres. « Il y a eu cette prise de conscience d’un besoin de poumons verts dans les villes. L’expansion est passée de mode. » Et face au développement d’autres types d’agriculture urbaine, cet amoureux de la terre plébiscite le plein sol : « La culture sur les toits n’est pas nécessaire. Je suis un défenseur du sol. Il faut faire avec la nature et pas de l’artificiel. »

Un système participatif

« Les adhérents de l’association paient 9 € par semaine et viennent ensuite récolter un panier de fruits et légumes en fonction de ce qui est disponible », détaille Guillaume Avril. Après la récolte, ils peuvent aussi ramasser gratuitement ce qui reste aux champs. « Devant chaque allée, je mets un panneau pour indiquer ce qui y a dedans et un fanion. » Avec ce système, le maraîcher a eu 130 clients et voudrait progressivement arriver à 200.

Une proximité à double facette

La richesse de la terre est prometteuse. L’emplacement de l’exploitation tout autant. « Historiquement, la plaine Saint-Laud était un lieu de culture directement relié à la gare. » Une proximité avantageuse mais aussi un avantage pour se faire connaître : « Il y a beaucoup de profils différents mais ce sont souvent des gens du coin, de la Roseraie. Ils viennent ici pour récolter mais aussi pour être dehors et se reconnecter avec la nature. »


Malgré l’avantage d’avoir la clientèle déjà sur place, Guillaume Avril note toutefois quelques inconvénients à être en ville. « La parcelle est difficilement accessible avec les grosses machines, il faut que je fasse venir de la matière organique et il y a du voisinage. Même si ça se passe très bien avec eux, je fais attention de ne pas faire du bruit la nuit ou les jours fériés. »

« J’ai la gloire d’un joueur de foot »

Avec 3 hectares de terrains, dont 1,5 réservé à la cueillette, Guillaume Avril est assuré que « tout soit récolté » . Un système pour lequel il est gagnant, puisque « les cueilleurs récoltent. À moi seul, ça n’aurait pas été possible. Mais là il y a un équilibre financier et de temps de travail. »

L’ancien employé de bureau a d’autant plus conscience de l’impact qu’à la ferme sur les gens. « Il y a cette responsabilité de nourrir les gens, mais les récoltes dépendent autant de la météo que du maraîcher. » Il plaisante :  « J’ai la même gloire qu’un joueur de foot. »

Jade LELIEUR.

Article paru dans Ouest France le 8 janvier 2025 (lire l'article)

 Guillaume Avril cultive ses fruits et légumes en zone périurbaine
Guillaume Avril cultive ses fruits et légumes en zone périurbaine


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