Jean-Louis Laureau, 13 ans est arrivé sur les lieux le lendemain des combats. « Voici ce que l’on m’a dit. Le 8 août, 57 habitants de Frémur, qui étaient des amis de ma grand-mère, se sont retrouvés à la Bénétrie. Ma grand-mère avait déjà déménagé des meubles, pressentant des combats. Elle a dit à tous : « Venez-vous réfugier dans la cave de la Bénétrie ». C’était le 8 août. Toutes ces personnes ont passé la journée et la nuit dans la cave. Elles priaient.

À un moment, le jardinier de ma grand-mère a dit qu’il fallait partir de la cave car elle sentait trop la poudre. Il a ouvert le soupirail, accompagné de sa fille et ils sont sortis à l’extérieur. Ils sont tombés alors face à un officier américain qui parlait un peu français. Celui-ci pensait que la cave était pleine d’Allemands. Il a dit au jardinier : « Heureusement que vous êtes sorti avec votre fille car dans une demi-heure j’allais donner l’ordre d’attaquer la cave à la grenade ».

Toutes les personnes ont alors évacué la cave. Elles ont prié et elles se sont promis, si tout le monde était indemne, de construire un calvaire à La Croix verte. Ce fut fait en 1948 lors d’une mission sur Sainte Gemmes sur Loire.


Jean-Louis Laureau (second à gauche) à la Bénétrie
Jean-Louis Laureau (second à gauche) à la Bénétrie
lors de la « Randonnée de la Libération » le 8 aout 2024

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